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histoire

tenté de s’établir parmi eux, parcequ’ils en avaient reçu de mauvais traitements. Ils lui dirent que ces étrangers leur fermaient leurs portes, les chassaient de leurs maisons à coups de bâtons, et les faisaient mordre par leurs chiens[1].

Le P. Biard reconnut bien vite que ces sauvages n’étaient pas méchants, et qu’ils montraient de bonnes dispositions à embrasser la religion chrétienne. Il alla les visiter plusieurs fois, leur donna quelques instructions, qu’il leur fit interpréter par l’un de ses guides, et leur distribua des images et autres objets de dévotion[2].

Les sauvages écoutèrent le missionnaire avec la plus grande attention, et reçurent ces objets de dévotion avec les plus grandes marques de joie. Ils répétaient à leurs enfants ce qu’ils avaient entendu, et leur faisaient faire le signe de la croix[3].

Le P. Biard ne demeura à Kénébec que jusqu’au 5 Novembre. Il avait d’abord eu l’intention de se rendre chez les Armouchiquois ; mais comme la saison était déjà avancée, il fut forcé de retourner sur ses pas et de se diriger vers Port-Royal.

Il arrêta, en passant, à la rivière Pentagoët, où il trouva environ 300 sauvages qui l’attendaient. Son passage chez les Abénakis de Pentagoët fut marqué par une guérison miraculeuse, que nous allons rapporter.

Il y avait alors plusieurs malades, parmi ces sau-

  1. Idem. 1611. 27.
  2. Idem 1611.37.
  3. Relation du P. Biard. 1611. 37.