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des abénakis.

cœurs, il s’efforça de leur faire comprendre la joie qu’il en ressentait, et le désir qu’il avait de les secourir, autant qu’il lui serait possible.

Après ces premiers entretiens, qui se firent par interprète, il s’appliqua à l’étude de la langue abénakise. Pendant ce temps, il instruisait les malades, qui venaient à lui de toutes parts[1].

Après un court séjour au milieu des sauvages, il descendit la rivière Kénébec, accompagné d’un Abénakis, pour aller visiter le fort Taconnock[2], établissement anglais situé sur cette rivière. Il fut bien reçu par les Anglais.

Au retour de ce petit voyage, il reprit avec ardeur l’étude de la langue abénakise, et fit tant de progrès dans cette étude que trois mois après il entendait et parlait passablement cette langue. Les sauvages en étaient fort étonnés[3].

Il avait une extrême charité pour les malades. Il gagnait les âmes de ces malheureux par les soins qu’il donnait à leurs corps. Il les veillait pendant la nuit, leur portait lui même leur nourriture et la leur servait. Dieu le récompensa de cette grande charité, en accordant la guérison à des malades, dont la mort paraissait certaine[4].

  1. Idem. 1647. 52.
  2. De « N’tak8n8k », il me prend ou il me persécute. Les sauvages avaient donné ce nom à cet établissement, parceque les Anglais, qui y résidaient, leur suscitaient sans cesse des querelles. Plus tard, ils appelèrent ce fort « Kassinnoak », il y en a beaucoup, parceque le nombre des Anglais y avait augmenté. De « Kassinnoak » les Anglais firent « Koussinok » ; plus tard, ils appelèrent ce fort « Augusta » ; c’est aujourd’hui la capitale du Maine.
  3. Relations des Jésuites. 1647. 52.
  4. Relations des Jésuites. 1647, 52.