retour. Nous dirons, le Père Gabriel ne nous aime pas, puisqu’il nous abandonne et nous expose à mourir sans secours »[1].
Il leur représenta qu’il était peiné lui-même d’être obligé de les abandonner pour quelque temps ; mais qu’il devait obéir à son supérieur, qui lui avait ordonné de retourner en son pays.
Les sauvages versèrent d’abondantes larmes à son départ. Trente d’entr’eux le reconduisirent jusqu’à Québec, où il arriva le 15 Juin 1647, entièrement satisfait de ses heureux succès dans la mission de l’Assomption de Kénébec[2].
Voici quelques faits que Dieu permit, pendant le séjour du P. Druillettes chez les Abénakis, pour confondre les jongleurs et leurs partisans.
Un jongleur était tombé dangereusement malade et se voyant abandonné de ses gens, fit venir le Père et le supplia de l’instruire, l’assurant qu’il voulait croire et prier. Le Père lui enseigna les principales vérités de la religion, le fit renoncer à ses sortilèges, puis, pensant qu’il allait bientôt mourir, le prépara à la mort et le baptisa. Bientôt après, le malade éprouva un grand soulagement et fut guéri. Il fut fidèle à sa promesse, et n’eut plus recours à ses superstitions[3].
Un autre ayant été guéri subitement, pendant que le Père priait et jetait de l’eau bénite sur lui, publia partout « qu’il tenait la santé de Dieu par l’entremise