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des abénakis.

tandis que notre Père jeûne souvent. Il a passé cinquante jours sans vouloir manger de viande, ne prenant qu’un peu de maïs. Il faut donc que son Dieu le soutienne beaucoup. Nous voyons bien qu’il est d’une constitution délicate, qu’il n’est pas habitué à nos courses et à nos fatigues ; cependant, il supporte cela comme nous. Il est considérable parmi les siens, et cependant il veut bien souffrir autant et plus que nous. Il est toujours joyeux dans les dangers et les fatigues d’un long voyage et d’une route difficile. Il est toujours occupé de nous, de nos enfants et de nos malades. Les Français de Pentagoët l’ont caressé, et, ce qui est bien plus étonnant, les Anglais, qui ne sont ni du même pays ni de même langage que lui, l’ont respecté. Tout cela fait voir que son Dieu est bon et puissant »[1].


  1. Relations des Jésuites. 1647, 55, 56.