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montrait bon à l’égard des sauvages ; ceux-ci, en retour, le respectaient, ce qui les engagea à embrasser son parti. De son côté, la Tour, qui avait été élevé dans le pays, au milieu des sauvages, se fit des amis parmi ceux de la rivière Saint-Jean[1].

Jusqu’alors ces sauvages avaient toujours sympathisé entr’eux et vécu en bonne intelligence. Mais alors, embrassant le parti de leurs Chefs français, ils se trouvèrent divisés, et se virent bientôt dans la triste nécessité de prendre les armes les uns contre les autres, ce qui causa entre les Etchemins et les Pena8ôbskets une haine qui dura plusieurs années. Les. Abénakis de la rivière Kénébec ne prirent aucune part à ces difficultés.

D’Aulnay eut d’abord l’avantage sur la Tour, quoique celui-ci fût aidé par les Anglais de la Nouvelle-Angleterre ; mais il ne jouit pas longtemps de ses conquêtes et des concessions qu’il obtint de la Cour de France. Il mourut en 1650, trois ans après avoir été nommé gouverneur de l’Acadie.

La Tour passa alors en France, et, après s’être justifié un peu de sa conduite à l’égard d’Aulnay, il fut nommé gouverneur de l’Acadie, en 1651. Cette nomination ne rétablit pas la paix dans Acadie. Emmanuel le Borgne s’empara de la succession d’Aulnay, et entreprit de chasser la Tour de l’Acadie[2].

En 1654, les Anglais profitèrent de l’état de faiblesse où ce pays était réduit, par suite de ces luttes intes-

  1. L’Abbé J. B. A. Ferland. Hist. du Canada, 1re. partie 348, 354.
  2. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. II. 197.