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histoire

était clair qu’il allait bien vite s’emparer de toute la traite de ces contrées.

Le Comte de Frontenac, gouverneur du Canada, prévoyant que cette nouvelle difficulté ne pourrait être règlée que par une guerre, et qu’il aurait alors besoin du secours des Abénakis, reçut les premiers émigrants avec bienveillance, et leur permit de s’étendre sur le territoire situé au Sud du fleuve St. Laurent, depuis la rivière Chaudière à celle des Iroquois[1]. Un certain nombre de ces sauvages se répandirent alors sur les rivières Chaudière, Etchemin[2] et des Abénakis[3], et les autres, parmi lesquels étaient les Sokokis, allèrent se fixer dans les environs des Trois-Rivières, sur les rivières qui furent appelées plus tard « Bécancourt et Saint-François »[4]. Dès lors, tout le territoire qui s’étendait, d’un côté, depuis la rivière Chaudière à celle des Iroquois, et de l’autre, depuis le fleuve Saint-Laurent à la Nouvelle-Angleterre, fut considéré comme appartenant à ces sauvages. C’est ce qui explique les prétentions qu’ils eurent, plus tard, sur la partie Nord du territoire, connu aujourd’hui sous le nom de New-Hampshire, lorsque les Anglais voulurent y faire de nouveaux établissements, comme nous le verrons.

La même année, ou la suivante, les P. P. Jésuites

  1. Appelée aujourd’hui rivière Richelieu.
  2. Cette rivière fut d’abord appelée « Bruyante », et plus tard « Etchemin, » parcequ’elle était la route par où les Etchemins venaient à Québec.
  3. La rivière des Abénakis se jette dans celle d’Etchemin, à environ vingt-cinq milles du fleuve Saint-Laurent.
  4. Chapitres VI, VII de cette époque.