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des abénakis.

Nous devons prendre soin de nous-mêmes. J’irai à mon père parcequ’il est venu à ma porte, et parcequ’il désire me dire des paroles raisonnables. Nous embrasserons la paix au lieu de la guerre. La hache sera jetée dans une eau profonde »[1].

Le gouverneur fut forcé d’accepter ce disgracieux traité, laissant ses alliés à la merci de leurs ennemis.

Comme nos historiens ne parlent point de la présence des Abénakis dans cette expédition, nous allons prouver qu’ils en firent partie. Voici ce qu’écrivait à ce sujet, en 1684, le P. Jacques Bigot, alors missionnaire de ces sauvages sur la rivière Chaudière.

Le Père, après avoir raconté un accident où il faillit périr en remontant la rivière pour se rendre à sa mission, ajoute : « Le canot qui nous secourut fut celuy de Monsieur le Général envoyé à l’Acadie promptement pour y porter ses présents et inviter tous les Abnaquis qui restent à l’Acadie pour se venir joindre à ceux que nous avons icy, et à aller en guerre avec les François contre les Iroquois. On vous escrit d’ailleurs l’estat où sont les choses qui concernent nostre mission qui va probablement s’augmenter extrêmement par la venue des gens qui viendront en guerre et seront accompagnez de leurs femmes et enfans. Ceux qui sont partis ce matin, 6 Juin, pour les inviter à venir en guerre sont nostre Dogique Etienne Nek8teneant[2], et deux de ses frères qui sont tous trois des plus braves que

  1. Bancroft. Hist of the U. S. Vol. II. 661 — Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. II. 316, 317.
  2. De « Neg8itenaôt », qui est seul, qui vit seul.