modait, retournèrent sans avoir rien fait, ce qui les mécontenta beaucoup[1].
Le Comte de Frontenac fut bientôt informé qu’on préparait secrètement en Angleterre une flotte considérable pour la conquête du Canada, mais qu’on allait lui envoyer de France les secours nécessaires pour se défendre. Alors, il députa quelques Abénakis en Acadie pour avertir leurs frères de ce pays de se tenir prêts à venir au secours du Canada, s’il était nécessaire, et leur recommander d’épier avec soin tout ce qui se passerait à Boston, relativement à la guerre projetée, pour l’en informer. Ces sauvages lui répondirent qu’il pouvait, comme par le passé, compter sur eux, et qu’ils seraient toujours prêts à aller à son secours.
La flotte anglaise, destinée à s’emparer de Québec, fut mise sous le commandement de Francis Wheeler, et partit d’Angleterre au commencement de l’hiver 1692-1693. Wheeler se rendit d’abord à la Martinique, où il fut défait. De là, il fit voile vers la Nouvelle-Angleterre. Bientôt, les fièvres jaunes éclatèrent dans ses vaisseaux, et lorsqu’il arriva à Boston, il avait déjà perdu 1,300 matelots et 1,800 soldats. Les Anglais furent alors forcés d’abandonner leur projet de s’emparer de Québec.
Pendant que cette flotte était en route pour venir attaquer le Canada, le Comte de Frontenac préparait une expédition pour aller punir les Iroquois des déprédations qu’ils avaient faites dans le pays, dans le cours
- ↑ Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. III. 178.