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des abénakis.

au-dessus de l’autel est faite de bois qui paroist estre de poirier, que la fumée des cierges et des lampes qui y sont journellement allumés peuvent avoir rendue de couleur basanée. La vierge y est représentée dans une chaise, tenant son fils assis sur ses genoux, qui de la main droite donne la bénédiction et de la main gauche porte le globe du monde. Il a la teste nue et les cheveux courts. La robe qui lui couvre le corps est toute close et replissée par la ceinture ; son visage, ses mains et ses pieds qui sont découverts ont pris une couleur olivâtre brune. La Vierge est revestue par dessus sa robe d’un manteau à l’antique de forme de dalmatique qui, se retroussant sur les bras, semble s’arrondir par le devant sur les genoux jusqu’où il descend. Le voile qui lui couvre la teste porte sur les deux épaules d’où il se rejette sur le dos. Son visage est extrêmement bien fait et bien proportionné en ovale, de mesme couleur que celuy du fils ; sa couronne est tout simplement garnie par le haut de fleurons de forme de trèfle ou de feuilles d’ache. La chaise est à quatre pilliers, dont ceux de derrière ont vingt-trois pouces de hauteur et ceux de devant ont, y compris la chaise, dix-sept pouces. Toute la figure (statue) a vingt-huit pouces et neuf lignes de hauteur sur un pied de largeur ; elle est creuse par derrière, comme si c’estoit une écorce d’arbre, de trois pouces d’épaisseur, grossièrement travaillée de sculptures, hors celles du visage qui sont bien faites. »

Telle était la statue qui fut envoyée aux Abénakis.