Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/345

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
329
des abénakis

Abénakis de l’Acadie. Mais ces derniers ne se trouvèrent pas au rendez-vous. Deschaillons et Hertel, privés de ce secours, furent forcés de renoncer au projet d’aller attaquer Portsmouth, et résolurent de marcher sur Haverhill, village situé sur la rivière Merrimack[1], à environ 450 milles de Québec.

Les Anglais venaient d’envoyer des troupes dans ce village ; conséquemment, il était sur ses gardes, et les Français ne pouvaient compter sur une surprise. Ces derniers arrivèrent vers la nuit dans le voisinage du village ; ils s’y arrêtèrent et passèrent la nuit dans la forêt. Le lendemain, ils rangèrent leurs gens en bataille, et les exhortèrent à combattre courageusement. Alors, les Abénakis se mirent à genoux au pied des arbres, prièrent avec ferveur, marchèrent ensuite résolument à l’attaque du village, et s’en emparèrent, après un rude combat. Tout y fut pillé et saccagé[2].

Bientôt, un renfort de troupes arriva au secours des habitants, et cerna les assiégeants. Il s’ensuivit un terrible combat. La victoire fut longtemps disputée. Enfin, les Abénakis et les Canadiens repoussèrent les Anglais. Deux braves officiers français, Hertel de Chambly et Verchères, restèrent sur le champ de bataille[3]. Presque tous les Anglais furent tués ou faits prisonniers[4].

Un Abénakis, du nom de Naskânbi8it, qui avait été

  1. Haverhill se nommait autrefois Hewreuil.
  2. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. IV. 36.
  3. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. I​I. 851 — Garneau. Hist. du Canada. Vol. I​I. 32.
  4. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. IV. 36.