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des abénakis.

supérieure de cette masse était ronde, et la partie inférieure avait la forme du tranchant d’une hache. Cette masse était traversée au milieu par un long manche, et du côté opposé de ce manche était une longue et très-forte pointe, qui servait à percer comme avec une lance. Le tomahawk était peint et orné comme le calumet.

Quand le Conseil s’assemblait pour délibérer touchant la guerre, un tomahawk, peint en rouge, était placé près du président. Si l’on décidait de faire la guerre, l’un des Chefs entonnait le chant de guerre et dansait, tenant ce tomahawk élevé. On envoyait alors à chaque tribu un tomahawk et une ceinture de wampum, et l’acceptation de ses présents était comme un traité d’alliance entre les tribus pour combattre un ennemi commun.

La jonglerie était en grande vénération chez ces sauvages, et les jongleurs jouissaient d’une très-grande influence auprès d’eux. Ces pauvres gens, extrêmement superstitieux, avaient une telle confiance aux sortiléges de ces imposteurs qu’ils se soumettaient aveuglement à toutes leurs ordonnances, les considérant comme venant de l’autre monde. Les jongleurs, suivant eux, évoquaient les Esprits du Mal, qu’ils appelaient « Madaôdos », avaient le pouvoir de les vaincre, prédisaient le beau temps et le mauvais temps, l’heureuse ou la mauvaise fortune dans la chasse, les accidents qui devaient arriver dans un voyage, le résultat d’une expédition contre l’ennemi, et mille autres choses. Les sauvages avait une telle confiance aux sentences des