Aller au contenu

Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/462

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
446
histoire

Dieskau, vu la mésintelligence qui existait entre lui et ses troupes, eut probablement mieux fait de s’en tenir, lui aussi, à cette première victoire. Cependant, il continua sa marche, et arriva près des retranchements de Johnson, vers 11 heures du matin, n’ayant avec lui que 700 à 800 hommes.

Vers 11 heures et demie, les Français attaquèrent résolument les retranchements de Johnson. Après un feu bien nourri, ils s’élancèrent avec impétuosité pour entrer dans les retranchements. Plusieurs y pénétrèrent, mais ils furent forcés de reculer. Bientôt, ils reprirent l’assaut avec une nouvelle ardeur, et combattirent jusqu’à 2 heures, où ils furent encore repoussés.

Pendant ce temps, un certain nombre d’Abénakis et de Canadiens arrivèrent au champ de bataille. Ils comprirent de suite que les tentatives du général étaient inutiles, et qu’il lui était impossible de résister avec si peu de forces à la formidable artillerie des Anglais[1]. Cependant, ils résolurent de harceler l’ennemi, afin de tâcher de diminuer le feu d’artillerie qu’il dirigeait constamment sur les troupes françaises. Les uns se dispersèrent à gauche, dans la forêt, les autres se placèrent à droite, sur une petite montagne, qui dominait le camp anglais. De là, ils dirigèrent un feu bien nourri dans les retranchements de l’ennemi. Les Anglais, s’apercevant bien vite des ravages que les Abénakis faisaient dans leurs rangs, firent plusieurs tentatives pour les chasser de l’éminence

  1. Garneau. Hist. du Canada. Vol. I​I. 237.