Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/57

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
41
des abénakis.

de Salem[1], Charlestown, Dorchester, Watertown, Roxbury et Boston[2] ; et en 1629, ces établissements furent incorporés sous le nom de « Colonie de la Baie de Massachusetts ».

Pendant ce temps, les sauvages du Massachusetts murmuraient fortement. Ils voyaient que les Anglais s’emparaient de leurs terres, sans leur offrir d’indemnité, et que ces envahisseurs, au lieu de les traiter avec bonté, les maltraitaient et n’affectaient pour eux que le plus grand mépris. Ces injustices, ces mauvais traitements et ces mépris remplissaient leurs cœurs de haine. Chaque année, des révoltes se tramaient secrètement parmi eux contre les colons. Mais Massasoit était partout pour apaiser ces soulèvements. Il voyageait sans cesse d’une tribu à l’autre, et réussissait toujours à convaincre les sauvages que la révolte contre des hommes si puissants serait une folie et causerait inévitablement la perte de toutes les tribus.

De leur côté, les Anglais étaient parvenus, à force

  1. L’endroit où fut placé l’établissement de Salem était autrefois appelé « Naumkeak ». Ce mot vient de « Naumkik », à la terre qui vient, qui s’avance, parcequ’il y a en cet endroit une longue pointe de terre qui s’avance dans la Baie de Massachusetts.
  2. Le lieu où est situé la ville de Boston s’appelait autrefois « Shawmut » ou « Tremont ». Il est probable que ces deux mots viennent de l’expression sauvage « Samôt », qui nourrit. Il y avait en cet endroit une excellente source d’eau. Or, les sauvages considéraient toujours une source d’eau comme une chose très-importante. Ils n’établissaient leurs campements que sur le bord d’une rivière, ou près d’une source d’eau, parcequ’il leur semblait impossible de vivre ailleurs. Le voisinage d’une rivière, ou d’une source d’eau, était presqu’aussi nécessaire pour eux que la nourriture. Ainsi, il est probable que, pour cette raison, ils avaient appelé l’emplacement de Boston « Samôt », endroit qui nourrit, où l’on vit facilement.