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Lorsqu’un sauvage marié mourait, ses parents allaient déposer sur la tête de sa veuve, un capuchon, qu’elle portait pendant un an. Lorsque le temps du veuvage était terminé, on donnait à la veuve le chapeau que portaient les autres femmes, et ce n’était qu’alors qu’il lui était permis de prendre part aux réjouissances des sauvages, et de se remarier.

Les Abénakis avaient toujours leur orateur qu’ils appelaient « Mik8ôbait », celui qui rappelle les choses. C’était bien en effet le nom qui convenait à ce sauvage, car il était chargé de rappeler à la mémoire des sauvages les besoins de la nation et les désordres qu’il fallait réprimer ; il suggérait souvent les règlements qu’il fallait passer. Il était ordinairement choisi parmi les Chefs, et on avait soin de prendre le meilleur discoureur d’entreux. Aussi, cet orateur parlait toujours longuement dans les conseils. Cet usage a été abandonné depuis plus de quarante ans.

Depuis un certain nombre d’années, les Abénakis ont commencé à abandonner leur costume sauvage pour prendre celui des blancs. Aujourd’hui, tous les hommes ont adopté ce dernier costume. C’est dommage, car un sauvage n’est véritablement beau que dans son ancien costume, qui lui va si bien.