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des abénakis.

Saint-Jean et du lac Champlain. Ils étaient répandus dans presque toutes les campagnes, et s’efforçaient de gagner les Canadiens à leur cause, leur disant qu’ils voulaient les délivrer de la tyrannie du roi d’Angleterre et les rendre libres et indépendants. Les Canadiens, aveuglés par la haine qu’ils avaient pour les Anglais, se rangeaient, en grand nombre, du côté du congrès américain. Cependant, le clergé, les seigneurs et la plupart des hommes de profession demeurèrent fidèles à leur souverain. Le clergé ne put convaincre le peuple, mais il put le maintenir dans la neutralité jusqu’à l’arrivée de secours d’Angleterre.

Les Abénakis ne suivirent pas l’exemple des Canadiens, et demeurèrent fidèles à leur roi. D’ailleurs, leur haine n’était pas, comme celle des Canadiens, contre toute la nation anglaise, elle était principalement dirigée, depuis longtemps, contre les habitants de la Nouvelle-Angleterre.

Le congrès américain apprenant la défaite de Montgomery, se hâta de lever des troupes pour le Canada, et y envoya trois commissaires, Benjamin Franklin, M. Chase et Charles Caroll, pour engager les Canadiens à embrasser sa cause. Franklin fut froidement accueilli à Montréal. Bientôt, ces commissaires devinrent si impopulaires en Canada qu’ils furent forcés de se retirer.

Arnold, ayant reçu des secours, se rapprocha de Québec. Ses troupes étaient devenues très-indisciplinées. Les Canadiens, qui l’avaient rejoint, en grand