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des abénakis.

21 mai, 1834. Les chefs représentaient au gouverneur que leur instituteur causait des troubles et des difficultés dans leur village, qu’il n’avait pas les qualifications requises pour tenir une école, et qu’en conséquence, ils demandaient un autre instituteur.

La réponse à cette requête se fit longtemps attendre. Masta, croyant que le Gouvernement approuvait sa conduite, n’en devint que plus audacieux et plus insolent. Il s’introduisait dans les conseils, et insultait publiquement les Chefs et le missionnaire. À l’automne, M. Pierre Béland, qui venait de succéder à M. Aubry, fit de nouvelles représentations contre l’insolent instituteur. Enfin, après sept mois d’attente, les sauvages virent arriver chez eux, à la fin de Décembre, M. James Hughes, surintendant du département indien. Cet officier était chargé de faire une enquête sur la conduite de Masta.

Cette enquête eut lieu, le 29 Décembre, en présence de tous les sauvages. Les plaintes portées contre l’instituteur furent maintenues et prouvées. Alors, M. Hughes le réprimanda fortement, et le déclara publiquement indigne de tenir une école.

Masta fut comme foudroyé par ce coup inattendu. Cependant, il ne se découragea pas. Il alla aux États-Unis, où il s’adressa aux membres d’une société biblique, leur représentant qu’il avait une forte congrégation en Canada, et qu’il y était persécuté par les catholiques, qui s’efforçaient de lui enlever tous moyens de subsistance. Ces protestants lui accordèrent quelque secours, et l’encouragèrent fortement à persévérer dans son entreprise de perversion.