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histoire

poursuite de l’ennemi. Les sauvages, s’apercevant de cette poursuite, se couchent ventre à terre, et demeurent dans cette position jusqu’à ce que les troupes ne soient qu’à quelques pas d’eux. Alors, ils se lèvent avec la rapidité de l’éclair, lancent une nuée de flèches sur les Anglais, puis, armés de leurs couteaux et de leurs haches, se précipitent avec impétuosité sur eux, et en font un horrible carnage. Des trois compagnies anglaises qui furent engagées dans cette action, dix-sept hommes seulement purent s’échapper, parmi lesquels fut Church[1].

Les colonies furent grandement alarmées par ces défaites et, surtout, par les rapides succès de Philippe. Deux mois après, pendant que l’assemblée générale était en session, délibérant sur les moyens à prendre pour arrêter les hostilités de ce terrible ennemi, on apprit qu’il avait attaqué Brookfield, distant d’environ soixante-et-cinq milles de Boston. Alors, dix compagnies furent envoyées au secours de ce village, sous le commandement du major Willard.

Philippe avait tué presque tous les habitants de Brookfield ; ceux qui en restaient s’étaient retirés dans une maison, et ils étaient sur le point de se rendre lorsque Willard y arriva. Alors, il s’engagea entre les troupes et les sauvages un terrible combat, qui dura la plus grande partie du jour. Beaucoup d’Anglais tombèrent, et plus de 500 sauvages furent tués ou blessés. Philippe fut forcé de prendre la fuite [2].

Le gouverneur de Boston, apprenant le sort des

  1. H. Thrumbull. Hist. of the Indian Wars. 68.
  2. H. Thrumbull. Hist. of the Indian Wars. 69.