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Page:Maurel - L Orniere.djvu/107

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DEUXIÈME PARTIE

I

Reine descendait vers la chaumière à travers le regain d’août. La belle cour, plantée de ses pommiers bien étalés en parasols, faisait alors un toit véritable sous lequel on pouvait marcher à l’abri des feux du soleil. Et l’été s’annonçait chaud et orageux.

Elle s’arrêta, la main sur un tronc rugueux. Elle aimait ainsi à réfléchir sous les arbres et dans la douce fraîcheur de l’ombre. Que de changements en trois mois ! Et, pourtant, rien de visible au château, ni dans ses entours. Seulement, la vieille chaumière avait perdu son air abandonné et riait de tous ses petits carreaux, maintenant ouverts au jour et nettoyés.

Elle se trouvait au bout de ce clos qui terminait le parc (l’antique « Clos-masure » normand), et elle portait un air bien classique entre sa robe à batifaux brun sur blanc et son chapeau de chaume. Du temps de M. Almin, on y logeait le jardinier, comme sa fille le disait à M. Fortembosc. Depuis,