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Page:Maurel - L Orniere.djvu/95

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VIII

Dures journées que celles que l’on descend vers un précipice. Et Reine apercevait le précipice en frémissant.

Un instant, elle avait espéré trouver un arrêt sur la terrible pente. Et l’espoir disparaissait avec le refus d’Isaac Fortembosc, ou plutôt avec ses prétentions.

Les dames n’en parlèrent qu’à peine après cette surprenante entrevue, si bien commencée, si mal finie. C’était presque un sujet interdit, à cause du sentiment de honte qui leur restait du marchandage. Mme Almin dit seulement à sa fille lorsqu’elles se trouvèrent seules :

— C’est incroyable, cette idée ! Mais où ce monsieur a-t-il pris que nous voulions louer le château ?

Reine haussait déjà les épaules (discuter cela même était de trop), lorsqu’elle songea qu’il valait mieux profiter de l’occasion pour faire comprendre la gravité de la situation à sa mère. Et elle répondit avec une brusquerie voulue.