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ruisseaux font les grandes rivières, le législateur a voulu que le moindre salarié alimente le moulin fiscal et, par un raffinement diabolique, devant l’immensité du travail à accomplir, il a imaginé de transformer le patron en un bénévole percepteur d’impôts.

D’où, annuellement, 500 millions d’écritures, 500 millions de piqûres d’épingles, qui viennent rappeler sans cesse aux salariés le sacrifice qu’ils sont censés faire, mais qu’en fait ils ne ressentent pas, car, pour eux, le salaire est représenté simplement par la somme qu’ils encaissent effectivement et non pas celle, fictive, qui leur est allouée, mais qu’ils ne perçoivent jamais.

En réalité, c’est l’entreprise qui paie l’impôt, mais au prix d’une paperasserie inouïe, alors qu’il serait si simple de prélever, globalement, tous les mois, la même somme calculée sur le total des salaires de l’entreprise.

Un autre mauvais impôt est celui constitué par les droits sur l’héritage, et qui incite, par son exagération, à la fraude et à la dissimulation. Pourquoi ne pas considérer l’héritage comme une simple mutation entre particuliers, frappée des droits normaux y afférents, et pourquoi, dans bien des cas, le transformer en une véritable spoliation au profit de l’État ?

Enfin, un dernier exemple de mauvais impôt, que j’ai combattu toute ma vie : l’octroi.

On reste confondu devant la coriace résistance d’une vieille coutume qui date de la féodalité et qui est « still going strong ».