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tremblement de terre de 1923. C’était, enfin, la Colonie française qui, groupée autour de l’Ambassadeur et la gracieuse Mme Pila, nous réserva une réception exquise. Mais la vraie raison de mon long séjour fut que le démon des affaires me reprit dans cette contrée en plein développement industriel. Le hasard voulut que l’Attaché de l’Air français, le commandant Bruyère, un officier d’élite, me demandât de faire une conférence de propagande au Ministère de l’Air japonais sur la carburation d’aviation. Je n’avais apporté aucun document, et il me parut assez original d’affronter cette épreuve, qui se compliquait du fait qu’il fallait parler anglais, un interprète traduisant mes paroles en japonais. L’entreprise était délicate, car je ne devais pas dévoiler de secrets militaires, dont la carburation a le privilège d’être dépositaire, d’autant moins que l’auditoire comprenait tous les techniciens du Ministère de l’Air, plus de cent officiers. Je m’en tirai par un subterfuge. Après un exposé assez complet sur la carburation d’aviation et ses difficultés, répartition, givrage, surcompression, correction altimétrique automatique, etc., je fis descendre mon auditoire des nuages sur la terre en affirmant que la première obligation d’un pays, pour posséder une aviation indépendante de l’étranger, était d’avoir de bonnes routes. Mouvements dans la salle, que je calmai en expliquant qu’une industrie aéronautique devait obligatoirement s’appuyer sur une production automobile nationale massive, et que celle-ci était conditionnée par le développement du réseau routier,