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XIX

LE BUREAU DE RÉDACTION DU Barbare.


Montons au bureau de rédaction du Barbare.

En l’absence de Soulès et d’Oudaille, Coq ayant reçu la mission de faire le journal, commandait en ce moment comme un capitaine de navire sur un vaisseau à trois ponts.

Nous ne décrirons pas l’intérieur du bureau de rédaction ; quelques chaises autour d’une table recouverte d’un tapis vert, un canapé défoncé constituaient, suivant l’usage, tout le mobilier appréciable du local. On ne remarquait comme particularités dans cette pièce qu’un buste de la République coiffé d’un bonnet phrygien assez décoloré par le temps, pour que l’emblème eût sensiblement perdu de son caractère séditieux. Il y avait plusieurs pipes culottées sur la table mêlées à un certain nombre de chopes vides.

— Écoute, citoyen marquis, la fin de mon premier-Paris, Paris, dit Coq qui, les manches retroussées, venait d’achever l’article de tête du Barbare dont le numéro hebdomadaire devait paraître le lendemain.

« Et, pour en finir avec toutes les religions, déclama Coq, nous dirons qu’elles ont faussé la conscience humaine…