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XLIII

INTRIGUE ESPAGNOLE.


L’enlèvement du coffret chez Georges Raymond et la remise qui en avait été faite au ministère de l’intérieur dans la même journée, étaient une intrigue politique dont nous avons déjà vu se nouer les fils à la représentation extraordinaire de l’Opéra dans la loge de la comtesse de Tolna.

On a pu croire, d’après le récit qui précède, qu’Isabeau n’était qu’un agent secret du ministre de l’intérieur. Il n’en était rien. Les ressorts occultes que l’on avait fait mouvoir dans cette circonstance se rattachaient à des intérêts diplomatiques tout à fait imprévus.

Le marquis de Saporta, grand d’Espagne, huit ou dix fois millionnaire, que nous avons vu chez Mme  de Saint-Morris et à la représentation de l’Opéra, était le bras droit de P***, comte de R***, marquis de L***, venu à Paris, comme on se le rappelle, pour intriguer auprès du cabinet des Tuileries dans l’intérêt de la candidature du prince de Carignan.