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ÉPILOGUE


Georges Raymond ne mourut pas et fut sauvé à la suite d’une longue convalescence. Karl Elmerich, échappant à la surveillance de ses gardiens et ne pouvant supporter le poids de ses remords, avait su le retrouver. Il le soigna avec un admirable dévouement.

Mais Georges sut qu’il aimait Mlle  de Nerval et qu’il avait l’espoir d’en être aimé. Trop brisé par le cœur pour pouvoir se consoler, et trop fier pour se résigner au rôle humilié de soupirant évincé et d’ami protégé, il ne voulut rien accepter de Karl, malgré sa tendresse pour lui ; il ne voulut pas revoir Mlle  de Nerval.

Et, en effet, que serait-il advenu, quand bien même elle l’eût aimé ? Il n’avait pas de fortune, et il ne pouvait pas, en l’épousant, sacrifier son ami Karl et recevoir une dot de sa main. Il quitta Paris au mois de juillet suivant, époque à laquelle toutes les difficultés pendantes avec la famille de Nerval pouvaient être considérées comme aplanies par la perspective d’un mariage dont la convenance s’indiquait d’elle-même. M. de Marcus conduisit toute cette affaire avec une prudence consommée.

Doubledent fut trop heureux de recevoir cinq cent