Page:Maurice Joly - Recherches sur l'art de parvenir - Amyot éditeur - 1868.djvu/57

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de politique, de religion, de morale, sont autant de branches d’aliénation mentale pour une quantité d’individus qui ont là-dessus des idées qui tiennent réellement de la folie. Un homme qui a de l’unité dans le caractère et dans les idées, c’est comme un cheval sans tare ou une femme sans défaut, on ne le trouve pas.

Dernière observation : les caractères changent, non pas seulement parce que les idées se modifient avec l’âge, que les défauts, les ridicules et les vices s’accusent davantage, mais ils changent suivant la position qu’on occupe ; ils se transforment du tout au tout pendant les révolutions. Quand il souffle un courant de bassesse, tout le monde devient vil ; quand il souffle un courant de peur, tout le monde devient poltron ; quand il souffle un courant de vengeance, tout le monde devient cruel. La plupart des révolutions que nous avons vues nous ont présenté ce tableau.

EN QUOI CONSISTE AU JUSTE LA CONNAISSANCE DES HOMMES.

La connaissance des hommes ne consiste pas le moins du monde dans les notions générales que l’on vient de parcourir, ces notions fussent-elles très approfondies. En quoi donc consiste-t-elle ? Elle consiste à pénétrer tous les hommes individuellement