Aller au contenu

Page:Maurice Maeterlinck - L'intelligence des fleurs, 1922.djvu/103

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
91
L’INTELLIGENCE DES FLEURS

rique, où l’hiver ne le tue pas annuellement, notre blé redevient ce qu’il devait être à l’origine ; une plante vivace comme le gazon. Il y demeure toujours vert, s’y multiplie par la racine et n’y porte plus d’épis ni de graines. Quand, de sa patrie tropicale et primitive, il est venu s’acclimater dans nos contrées glacées, il lui a donc fallu bouleverser ses habitudes et inventer un nouveau mode de multiplication. Comme le dit excellemment Babinet, « l’organisme de la plante, par un inconcevable miracle, a semblé pressentir la nécessité de passer par l’état de graine, pour ne pas périr complètement pendant la saison rigoureuse ».

XXIV

En tous cas, pour détruire l’objection dont nous parlions plus haut et qui nous a fait faire ce long détour, il suffirait que l’acte de progrès intelligent fût constaté, ne serait-