Page:Maurice Maeterlinck - L'intelligence des fleurs, 1922.djvu/133

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
121
LES PARFUMS

l’enivre, elle finit par lâcher prise. À présent c’est l’alcool qui possède le mystère. À peine le détient-il qu’il prétend, lui aussi, n’en faire part à personne, le garder pour soi seul. On l’attaque à son tour, on le réduit, on l’évapore, on le condense ; et la perle liquide, après tant d’aventures, pure, essentielle, inépuisable et presque impérissable, est enfin recueillie dans une ampoule de cristal.

Je n’énumérerai pas les procédés chimiques d’extraction : aux éthers de pétrole, au sulfure de carbone, etc. Les grands parfumeurs de Grasse, fidèles aux traditions, répugnent à ces méthodes artificielles et presque déloyales, qui ne donnent que d’acres arômes et froissent l’âme de la fleur.