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L’INTELLIGENCE DES FLEURS

la surface de l’eau. C’est alors seulement que s’épanouissent ces charmantes petites fleurs jaunes qui simulent de bizarres petits museaux aux lèvres plus ou moins renflées, dont le palais est strié de lignes orangées ou ferrugineuses. Pendant les mois de juin, juillet, août, elles montrent leurs fraîches couleurs au milieu des détritus végétaux, s’élevant gracieusement au-dessus de l’eau bourbeuse. Mais la fécondation s’est effectuée, le fruit se développe, les rôles changent ; l’eau ambiante pèse sur la soupape des utricules, l’enfonce, se précipite dans la cavité, alourdit la plante et la force à redescendre dans le vase. »

N’est-il pas curieux de voir ramassées en ce petit appareil immémorial quelques-unes des plus fécondes et des plus récentes inventions humaines : le jeu des valves ou des soupapes, la pression des liquides et de l’air, le principe d’Archimède étudié et utilisé ? Comme le fait observer l’auteur que nous venons de citer, « l’ingénieur qui le pre-