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Page:Maurice Maeterlinck - L'intelligence des fleurs, 1922.djvu/324

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L’IMMORTALITÉ

pêche de prendre contact avec les réalités d’outre-imagination, il y a bien plus de chance d’atteindre par hasard un fragment de vérité en imaginant les choses les plus inimaginables, qu’en s’évertuant à conduire parmi l’éternité, entre les digues de la logique et des possibilités actuelles, les songes de cette imagination. Efforçons-nous donc d’écarter de nos yeux, chaque fois qu’un nouveau rêve se présente, le bandeau de notre vie terrestre. Disons-nous que parmi toutes les possibilités que nous cache encore l’univers, une des plus faciles à réaliser, des plus probables, des moins ambitieuses et des moins déconcertantes, est certes la possibilité d’un mode de jouir de l’être, plus haut, plus large, plus parfait, plus durable et plus sûr que celui qui nous est offert par notre conscience actuelle. Cette possibilité admise, et il en est peu d’aussi vraisemblables, le problème de notre immortalité est, en principe, résolu. Il s’agit maintenant d’en saisir ou d’en prévoir les modes ;