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L’INTELLIGENCE DES FLEURS

et dès 1793, dans son curieux travail : Das entdeckte Geheimniss der Natur, analysa les fonctions des différents organes chez les Orchidées ; puis aux livres de Charles Darwin, du docteur H. Müller de Lippstadt, de Hildebrandt, de l’Italien Delpino, de Hooker, de Robert Brown et de bien d’autres.

C’est parmi les Orchidées que nous trouverons les manifestations les plus parfaites et les plus harmonieuses de l’intelligence végétale. En ces fleurs tourmentées et bizarres, le génie de la plante atteint ses points extrêmes et vient percer, d’une flamme insolite la paroi qui sépare les règnes. Du reste, il ne faut pas que ce nom d’Orchidées nous égare et nous fasse croire qu’il ne s’agit ici que de fleurs rares et précieuses, de ces reines de serres qui semblent réclamer les soins de l’orfèvre plutôt que ceux du jardinier. Notre flore indigène et sauvage, qui comprend toutes nos modestes « Mauvaises herbes », compte plus de vingt-cinq espèces d’Orchidées, parmi lesquelles, justement, se