Aller au contenu

Page:Maurice Maeterlinck - L'intelligence des fleurs, 1922.djvu/74

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
62
L’INTELLIGENCE DES FLEURS

nuscules boulettes d’où sortent deux courtes tiges chargées à leur extrémité supérieure d’un paquet de grains de pollen soigneusement ficelé.

Voyons maintenant ce qui se produit lorsqu’un insecte pénètre dans la fleur. Il se pose sur la lèvre inférieure, étalée pour le recevoir, et, attiré par l’odeur du nectar, cherche à atteindre, tout au fond, le cornet qui le contient. Mais le passage est, à dessein, très rétréci ; et sa tête en s’avançant heurte forcément la demi-vasque. Aussitôt celle-ci, attentive au moindre choc, se déchire suivant une ligne convenable, et met à nu les deux boulettes enduites du liquide visqueux. Ces dernières en contact immédiat avec le crâne du visiteur s’y attachent et s’y collent solidement, de façon que, lorsque l’insecte quitte la fleur, il les emporte et, avec elles, les deux tiges qu’elles soutiennent et que terminent les paquets de pollen ficelés. Voilà donc l’insecte coiffé de deux cornes droites, en forme de bouteille à champagne.