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justement celles où se complaisaient et fleurissaient librement les pensées les plus hautes. Elles étaient, par excellence, l’élément de beauté et de grandeur de toutes nos allusions, la force cachée qui élevait nos paroles au-dessus des paroles de la vie ordinaire, et le poète semblait grand et profond à proportion de la forme plus ou moins triomphante, de la place plus ou moins prépondérante qu’il savait donner à ces incertitudes belles ou effrayantes, pacifiques ou hostiles, tragiques ou consolatrices.


VII.


La haute poésie, à la regarder de près, se compose de trois éléments principaux : D’abord la beauté verbale, ensuite la contemplation et la peinture passionnées de ce qui existe réellement autour de nous et en nous-mêmes, c’est-à-dire la nature et nos sentiments, et enfin, enveloppant l’œuvre entière et créant son atmosphère propre, l’idée que