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chasses et voyages au congo

tôt fait de décider de poursuivre aujourd’hui même notre voyage jusqu’à Beni.

Après avoir sommairement cassé la croûte avec l’encas que nous ne manquons jamais d’emporter avec nous en pareille circonstance, nous reprenons place sur le camion qui en moins d’une heure nous dépose au nouveau poste de Beni. Nous y retrouvons Lallemand ainsi qu’un certain M. Maes, ancien 4e Lanciers, maintenaint adjoint à l’administrateur, qui met très aimablement à notre disposition une construction neuve, point encore tout à fait achevée, mais qui a le mérite d’être d’autant plus propre ; comme il est célibataire pour le moment, nous le prions à dîner et le soir notre veillée se prolonge à l’entendre nous donner sur la région toutes sortes de renseignements intéressants. Car depuis que nous avons pénétré dans l’Ituri, et que nous nous rapprochons de la région des mines de Kilo Moto, la question des salaires devient de plus en plus brûlante.


26 février.

Dès que nous quittons Beni, nous pénétrons dans la forêt ; ce sont les dernières ramifications de la Forêt Equatoriale dont le massif occupe tout le centre du Congo et s’étend jusqu’à Stanleyville. Cette forêt, dont la richesse en bois est incalculable, renferme d’innombrables espèces d’arbres dont les principales sont l’élaïs ou palmier qui donne l’huile, le cocotier, le bananier, le dattier, le manguier, puis les plantes à caoutchouc très abondantes, plus un certain nombre d’essences, bonnes à servir comme bois de chauffage ou de construction. Autrefois inaccessible et dans laquelle aucun blanc n’avait mis le pied avant Stanley, elle est sillonnée à présent d’excellentes routes pour automobiles qui assurent le trafic et les communications d’un bout à l’autre de l’immense Empire. De chaque côté de la route, la végétation est si dense qu’elle forme comme un mur de verdure, et puis de loin en loin une clairière appraît, on aperçoit des troncs coupés à trois ou quatre mètres