plus loin les glaciers s’étend entre le lac Edouard et le lac Albert-Nyanza, au bord de la grande cassure que parcourt la Semliki et compte une trentaine de sommets dont le plus élevé culmine à 5.500 mètres.
Nous sommes à 52 kilomètres de Beni et comme de Beni à Iramu il y en a 145, nous pouvons compter 200 kilomètres de Butembo à Irumu. Si nous nous sommes arrêtés à Butembo, c’est qu’on m’a signalé la présence d’éléphants à Karibumba, non loin d’ici et sur mes instances on a pris rendez-vous avec le chef Kumainoco qui doit m’y conduire demain matin.
Levé à l’aube, je quitte Butembo à 6 h. 1/2 avec Ubach et Lallemand qui se rendent à Beni et me déposent sur la route à mi-chemin. Ma femme est restée en arrière au poste et me suivra avec le camion et les bagages dans le courant de la matinée. À 8 h. 20, j’arrive chez le chef Kumainoco, un ancien soldat mitrailleur du général Henry, dont on me présente comme l’ami, et l’on m’installe sur le deck-chair du propriétaire pendant que ses hommes se mettent en route pour voir s’ils trouvent des traces fraîches d’éléphants. Plusieurs heures se passent ainsi à attendre le retour des pisteurs, et j’ai longuement le temps d’admirer les beautés du poste ; quelques misérables huttes envahies par la brousse, le composent, et pour le cas où nous resterons campés ici cette nuit, on est obligé de déblayer le terrain qui servira d’emplacement aux tentes. Du point où je suis assis, je domine le pays qui est assez ouvert, tandis que dans les fonds des bandes de forêts alternent avec les matétés.
Le temps est couvert, même pluvieux, quelques petites gouttes de pluie commencent à tomber, et quand vers 1 heure me parvient la nouvelle qu’on n’a point pisté d’éléphants, je ne songe plus à prolonger mon séjour dans cet endroit qui manque totalement de charme. Aussi quand parait ma femme avec le camion des bagages, avons-nous