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chasses et voyages au congo

main-d’œuvre difficile à recruter. Pour le moment le personnel employé se monte à plus de 9.000 noirs dirigés par 120 blancs environ. Chaque homme reçoit cinq francs par jour, et à partir de 1929 le salaire se montera à six francs, y compris les faux frais de nourriture et de vêtements. La nourriture de toute cette population est un problème et déjà l’on se préoccupe du moment où les buffles et les éléphants de la forêt ayant été peu à peu détruits, on ne trouvera plus de viande à fournir aux travailleurs, et l’on a commencé à Kere-Kere un élevage de bétail qui doit se monter à 10.000 têtes et où il y a déjà actuellement 2.000 bêtes. À mon seul point de vue de chasseur, je considère qu’il n’est que temps d’arrêter le massacre des pachydermes, qui se fait en grand de ces côtés. J’ai vu d’ailleurs des wagons entiers de poisson séché qu’on fait venir et qui avec le riz, le sorgo et le maïs constitue le fond de la nourriture des ouvriers.

Nous ayant ainsi documentés sur les grandes lignes de l’entreprise, dont il est l’un des chefs, M. de B. nous invite à le suivre dans une visite de l’usine de Nizi dont l’exploitation date de huit ans et fut commencée eh 1921. Nous sommes logés à Bambou sur le haut du plateau, qui domine les importantes installations de Kilo qu’hier par l’obscurité, nous n’avons fait qu’entrevoir au passage mais qui se révèlent tout à fait impressionnantes au grand jour. Bambou, l’ancien poste, ainsi nommé d’après un certain M. Van Boom, colon et éleveur, dont les indigènes ont transformé à une altitude de 1.500 à 1.600 mètres et jouit d’une température relativement fraîche ne dépassant guère 32° à l’ombre ; en ce moment nous sommes en saison des pluies et le thermomètre marque 26-27°.

M. X. nous mène dans son auto, et par une route en lacets nous arrivons bientôt au pied de la montagne sur laquelle s’étagent d’un côté les habitations ouvrières, tandis que l’autre côté est réservé à l’exploitation. On exploite en