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chasses et voyages au congo

les ordres du capitaine Chaltin prépara la campagne anti-madhiste de 1888 qui se termina par la prise de Redjaf citadelle madhiste en 1896, et au cours de laquelle une convention conclue en 1894 entre l’Angleterre et l’État indépendant du Congo, donnait à bail à celui-ci Lado et le territoire voisin ; mais la Belgique dut rendre en 1905 cette « Enclave du Lado » à l’Angleterre.

Mais s’il fut grand au point de vue militaire, le colonel Henry ne se montra pas moins habile administrateur, et si la région de Kilo a pris le développement et l’importance que nous constatons, c’est en grande partie à lui qu’on le doit, et en tous cas il a montré le chemin que ses successeurs n’ont plus eu qu’à suivre. Déjà en 1894-1895, sous son impulsion, on commença des recherches de minéraux mais ce ne fut qu’en 1903 que les prospections entreprises par l’État, amenèrent la découverte de gisements aurifères dans le nord de l’Ituri et la région Nord-Est de la Colonie, et l’exploitation commença en juillet 1905 par les mines de Kilo, tandis que celles de Moto (Uele) ne fut ouverte qu’en 1911.

La concession qui forme le territoire des mines occupe une superficie de 55.000 kilomètres carrés, soit à peu près le double de la surface de la Belgique, et s’étend depuis Niangara au Nord, jusqu’à Irumu au Sud, du lac Albert à l’Est, jusqu’à la rivière Ituri à l’Ouest. L’État belge se réserve le droit exclusif de l’exploitation, et toute la production est cédée à la Banque Nationale pour créer une réserve d’or au pays. Les deux postes principaux de Kilo et de Moto se subdivisent en une série de divisions secondaires dont la plus importante est celle de Nizi que nous irons visiter.

Une usine dont la conception et le plan sont uniquement l’œuvre d’ingénieurs belges, est la première usine de concentration qui ait été tentée dans l’exploitation de l’or, et ni au Transvaal, ni au Chili, il n’en existe de semblable. Le but en est d’industrialiser la production et de réduire la