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Page:Maurice Pescatore - Chasses et voyages au Congo, 1932.djvu/119

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chasses et voyages au congo

dernier kilomètre qui nous reste à franchir nous paraît peu de chose, maintenant que nous avons la certitude de ne pas devoir coucher dans le marais cette nuit.

Il était dix heures passées quand enfui nous avons vu ou plutôt deviné les premières maisons du village ; après nous être débarrassés à la hâte de nos vêtements mouillés, car nous étions trempés jusqu’aux épaules, nous nous sommes roulés dans tout ce que nous avons pu trouver de sec à portée de main, et assis devant une bonne flambée allumée dans la hutte du chef pour nous sécher, nous avons, à nous trois, vidé en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire une excellente bouteille de Porto que le Capitaine anglais tenait en réserve, et qu’il a sorti de son sac à provisions au bon moment ; car je suis certain que c’est grâce à ce cordial, qui a amené une réaction salutaire, que nous ne nous sommes pas ressentis le lendemain des suites de notre équipée. Tandis que nous nous réchauffions ainsi l’intérieur et l’extérieur, nous causions gaiement des péripéties par lesquelles nous venions de passer, et nous voyions sortir de l’ombre et arriver les uns après les autres nos soixante-dix porteurs qui à notre suite s’étaient égarés, mais dont, chose bizarre, pas un ne se trouva vraiment perdu.


17 décembre.

Après une nuit passée dans le rest-house, où contrairement à notre habitude nous avons fait dresser nos lits, car à cette heure tardive et par l’obscurité il ne pouvait être question de hisser nos tentes, nous consacrons la matinée du lendemain à sécher nos vêtements et le reste de notre attirail que la pluie a mis dans un lamentable état, mais le soleil est si puissant qu’à midi il n’y paraît déjà plus, et lorsqu’à deux heures on m’appelle pour me dire qu’à peu de distance il y a un troupeau d’antilopes qui se promène, je n’hésite pas à repartir pour le marais qui la nuit précédente nous a joué un si vilain tour. Au grand