l’autre côté, où la chasse est permise, les exemplaires de la même espèce, sont rares et disséminés.
Pourtant à notre sortie du soir, nous avons encore vu des traces fraîches de buffles et celle d’un gros lion, puis fait lever trois Pongos et rencontré une femelle de Water-buck et son jeune : cela prouve que si elles sont devenues rares, toutes ces espèces d’animaux existent encore de ce côté. Mais la chose caractéristique dans la plaine du lac Edouard, ce sont les sentiers battus par les hippos, que l’on coupe continuellement, et que l’on peut suivre parfois jusqu’à deux heures de marche de l’eau, ce qui fait 8 à 9 kilomètres ; j’ai entendu nier la chose, mais je puis l’affirmer, l’ayant vu et constaté moi-même, et j’en ai eu la preuve par un hippo blessé par moi quelques jours plus tard, dans un petit marais au milieu d’un bois loin de la rivière.
Au crépuscule en retournant au camp nous avons admiré dans le lointain, les feux de brousse qu’à cette époque de l’année les indigènes allument partout dans la montagne, ’et à distance ces incendies qui à l’Est et à l’Ouest sillonnent les versants surplombant le lac ont l’air d’énormes coulées de lave et illuminent tout l’horizon.
Nous disons adieu au lac Edouard, et refaisons en arrière, le chemin parcouru il y a quelques jours pour nous y rendre ; nous repassons la Rutshuru au même gué, et retrouvons la place de notre joli campement au bord de la rivière ; les hippos sont toujours là aussi, et y en a qui se promènent tout près du bord. Après avoir dressé nos tentes, nous cédons l’après-midi aux sollicitations d’un indigène, qui est venu raconter qu’on’a signalé un troupeau de buffles de l’autre côté de la rivière. Nous nous y rendons et à l’endroit indiqué, nous apercevons en effet sept ou huit buffles arrêtés au bord : d’un petit bois épineux ; nous tirons aussitôt, et tandis que la bête touchée par Hemeleers reste sur place, le buffle blessé par moi