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chasses et voyages au congo

qu’on appelle « Niangara », un mâle également, a 1 m. 74.

Et ainsi de suite, nous parcourons leurs rangs et pouvons les admirer à loisir pendant qu’ils mangent, car nous sommes juste arrivés à l’heure de leur déjeuner. Leur nourriture se compose d’herbes et de branches auxquelles on ajoute une ration des manioc ou de patates douces, celle-ci de trois kilogs chacune, alors que le poids total du fourrage nécessaire à ces bêtes de grande taille, est de 200 à 300 kilogs par jour. On voit qu’elles sont chères à nourrir, et on se rend compte des ravages qu’un troupeau d’éléphants en liberté commet sur son passage, ce qui explique en partie la guerre acharnée que lui font les indigènes.

Leur repas terminé, on a fait exécuter pour nous quelques menus travaux par les meilleurs élèves de la bande, et nous avons pu nous convaincre qu’ils étaient propres à tous les travaux de culture et obéissaient parfaitement à leurs guides montés sur leur dos qui chantaient pour les faire marcher ; il paraît que c’est au rythme de la voix qu’on arrive le mieux à les dresser. Nous les avons vus tour à tour attelés à la charrue, puis à la herse, et ils se laissaient guider aussi bien que les bœufs de chez nous, au moyen d’un crochet attaché au harnais et fixé au milieu de l’encolure, puis qu’on appuie alternativement à droite ou à gauche, selon que l’on veut faire tourner l’animal d’un côté ou de l’autre.

Après ces exercices, on nous a fait assister au bain des éléphants, car ces animaux qui, en liberté, vivent presque continuellement dans les marais, ont besoin de beaucoup d’eau, et chaque matin et chaque soir on les conduit à la rivière pour qu’ils puissent y prendre leurs ébats. Tel un troupeau de vaches allant à la pâture, nous les avons vus défiler en bon ordre, les plus grands d’abord, indiquant le chemin, suivis des plus jeunes et des derniers arrivés, que leurs gardiens entourent à cheval pour les empêcher de fuir, si la fantaisie tout à coup leur en prenait. Mais c’est