qu’il s’en trouve d’analogues dans presque tous les lieux de réunion.
De superbes allées de manguiers mènent d’un bâtiment à l’autre, et jusqu’au bord de l’eau, car le poste domine la rivière qui forme ici une vaste boucle, et des fenêtres de notre donjon, nous pouvons admirer les courants rapides et les rochers noirs de l’Uelé qui coule à nos pieds. Toutes les rivières de ce pays rivalisent pour la beauté des sites et l’enchantement de leurs rives, et celui qui a eu le bonheur de voyager en pirogue sur l’une d’elles, ne l’oubliera pas de sitôt. Elles regorgent de poissons, et, ce qui est plus curieux, de crevettes d’eau douce dont nous eûmes l’occasion de nous régaler, et qui ressemblaient tout à fait aux grosses crevettes qu’on pêche dans la Méditerranée, sur les côtes de l’Algérie. On y établit d’ailleurs de véritables pêcheries de poissons au moyen de barrages, comme il s’en trouve dans le Nord de l’Europe pour la pêche du saumon.
Duhgu est encore renommée pour les tornades et les accidents causés par la foudre qui s’y produisent fréquemment, et pendant notre séjour nous avons pu juger par un formidable orage qui nous a surpris au cours d’une promenade en auto, de la violence inouïe des éléments, quand ils sont ici déchaînés.
Pour occuper nos loisirs pendant que se prépare notre prochaine chasse à l’éléphant et que nous attendons le chef indigène qu’on a prévenu, et qui doit nous y conduire, l’Administrateur nous propose de nous emmener à une grande fête indigène qui doit avoir lieu ce jour-là dans un coin de sa province. Nous voilà donc partis en auto avec lui et après une petite heure de route à travers la forêt équatoriale nous arrivons dans une grosse, agglomération qui est la résidence du grand chef Ekibondo. Nous ne hommes plus ici chez les Azandés, mais chez les Bangbas et parmi ceux-ci la secte des Mangbetous est fortement représentée. Celle-ci se reconnaît chez les femmes à leur