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chasses et voyages au congo

tourbillons pour aller ramasser le poisson pris dans les nasses. Pour arriver aux Falls, nous avons traversé le village des arabisés, où de vieilles masures et des fenêtres grillagées alternent avec des échoppes aux couleurs criardes et aux bijoux barbares, nous font un instant penser à un autre Orient, celui des bazars de Tunis ou de Constantinople, et nous rappellent que l’Islam a passé par ici.

Notre séjour à Stanleyville fut trop court à notre gré, mais l’heure du départ a sonné, déjà le « Luxembourg » est amarré à la rive, et demain nous devons nous y embarquer pour entreprendre la descente du Fleuve, et être rendus à Kinshassa et à Boma pour pouvoir prendre le 24 avril l’ « Albertville » qui doit nous ramener en Europe. C’est la fin du voyage et non sans un vif regret, nous bouclons nos malles après un partage savant entre les objets que nous venons d’employer en brousse pendant six mois, et qui désormais inutiles ne sortiront plus de leurs caisses avant d’être définitivement déballés, et nos vêtements « civils », ceux dont nous allons avoir besoin, pour ne pas trop faire figure de broussards dans les centres de civilisation où nous allons rentrer.

Notre dernière journée à Stanleyville fut prise presque entièrement par ces apprêts toujours plus longs qu’on ne pense, même quand on a l’habitude d’emballer et de déballer journellement une trentaine de colis, et le reste de notre temps fut consacré à rendre visite aux différents membres de la Colonie, parmi lesquels nous avions retrouvé un certain nombre de compatriotes, et principalement à remercier M. et Mme Moeller qui nous avaient si aimablement reçus.