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Page:Maurice Pescatore - Chasses et voyages au Congo, 1932.djvu/318

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chasses et voyages au congo

lement, le jardin datant de 1904, mais on les croirait centenaires à voir la dimension qu’ils ont atteinte.

Le docteur M. Staner (de Rochefort) qui nous fait voir toutes ces beautés, nous montre encore un bambou dont le poil des jeunes pousses est tellement fin, que mis dans la nourriture, il amène une mort certaine par l’irritation du larynx qu’il provoque, aussi est-ce une des charmantes façons employées par les indigènes pour se débarrasser de leurs ennemis ; c’est simple et impossible à contrôler ! J’apprends aussi que ce jardin de rêve qui est baigné sur une bonne partie de son étendue par les eaux du Ruky mesure 20 hectares tandis que la superficie de la palmeraie y attenant est de 50 hectares. — Et pour finir, M. Staner me fournit le nom de la plante rouge employée comme bordure de parterre que j’admire dans presque chaque poste depuis Lubero et que personne encore jusqu’à présent n’a été capable de me dire comment elle s’appelait. C’est l’alternanthera pour vous servir. Enfin !

Il paraît malheureusement que ce beau jardin dont le but primitif était essentiellement de recherches scientifiques, a un peu perdu de sa destination, et qu’on l’emploie maintenant comme plantation de rapport pour y cultiver le cacao et le caoutchouc mais il faut espérer que la science n’y perdra pas tout à fait ses droits, et qu’on continuera à y former les agronomes dont la Colonie a si grand besoin.


13 Avril.

Nous quittons Coquilhaville à 5 heures ce matin et à 11 heures nous passons l’Ubangi qui se jette à droite du Congo venant du côté de la France Équatoriale. Ici les bancs de sable prennent une teinte jaune orangée très curieuse, et le jeu de couleurs qui se fait par l’opposition de ce jaune avec le vert de la forêt qui ferme la vue comme une muraille, produit un contraste merveilleux et un effet unique et inattendu. Les hauts arbres augmentent à mesure que nous avançons et toujours nous voyons des îles, des îles