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chasses et voyages au congo

est sage, vu les risques d’avarie et de perte dans les transbordements du chemin de fer au bateau, dans les chutes qu’on fait soi-même ou les traversées de rivières par les porteurs noirs, de posséder en double chaque catégorie de carabines : deux gros calibres, deux carabines à lorgnette de calibre moindre, et le double express indispensable. La Rigby 416 (10/40 mm.) de Mahillon fait merveille, j’ai vu des éléphants transpercés de part en part, de l’arrière à l’avant, tomber foudroyés ; la 10/75 Mauser est très prônée au Congo et a l’avantage de trouver des munitions d’occasion ; on dit grand bien de la nouvelle 375 avec lorgnette qui au besoin pourrait remplacer aussi bien la grosse carabine que le calibre moyen, et économiserait ainsi une arme. L’armement le plus pratique et le plus simple serait peut être, même pour une expédition de longue durée, une 416 pour le gros gibier, la 375 en question et une autre carabine à répétition de calibre moyen, chacune avec sa lorgnette, un double express et un, calibre 12 : en tout et pour tout cinq fusils.

En fait de provisions de bouche, beaucoup de conserves, mais veillez à ce qu’elles soient fraîches. Vous ne trouverez que des œufs et l’éternel vieux poulet (coco) dans les villages et ne vous fiez pas trop au gibier comme ressource culinaire quand vous serez à la poursuite de la grosse bête. Pour la soif : un ou deux bons filtres, un syphon, beaucoup de spartlets, du whisky et une petite provision d’eau minérale pour les jours de misère où l’eau devient trop dangereuse et trop dégoûtante pour être consommée, même bouillie et filtrée. Le thé très léger est la meilleure boisson et la plus désaltérante ; il faut boire beaucoup au camp pour faire fonctionner les reins après les fortes suées, mais le moins possible en chasse ; une fois qu’en marche on commence à toucher à sa gourde on est perdu et on la vide.

Aux pieds des souliers solides et silencieux à semelles de caoutchouc, crêpe ou durci, le kaki rend déjà invisible et si le chasseur arrivait à se rendre inodore il n’y aurait