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chasses et voyages au congo


16 avril.

Ce matin, nous arrivons au Stanley-Pool et d’abord nous ne voyons rien qui nous fait pressentir que nous approchons de la capitale du Congo belge. Nous avons dépassé les « Dover Cliffs » ou Falaises de Douvres, nous avons longé l’île Bamou qui est comme un nid de verdure piqué sur l’eau, et maintenant dans le lointain, nous apercevons à notre droite les pylones de la T. S. F. de Brazzaville, tandis que nous naviguons dans une grande lagune dont les bords mi-sable, mi-forêt, ne diffèrent que par ses rives plates, du chenal que nous venons de quitter, et l’on ne se douterait pas jusque presque à la dernière minute, que nous arrivons à Kmshassa. Puis tout à coup, ce n’est pas un mirage, nous voyons des maisons qui ont l’air de flotter sur l’eau, et tout l’endroit qui peu à peu se dévoile à nos yeux donne l’impression d’une énorme inondation dans nos pays du Nord, et l’on voit maintenant se dessiner distinctement trois taches blanches brillantes : Kinshassa et Léopoldville à gauche de l’étranglement du Congo, et Brazzaville à droite : la sirène retentit, le drapeau belge est hissé à bord, un autre de la terre répond à notre salut. Nous sommes arrivés.


Kinshassa, 16-23 avril.

Après toutes les descriptions que d’autres voyageurs ont faites de la future capitale du Congo belge, après les savants exposés des uns, les récits pittoresques des autres, il me sera très difficile de dire quelque chose de neuf sur Kin-Léo puisque tel est le nom que par abréviation les habitants ont donné à cette portion de territoire, qui un jour sans doute sera une des grandes cités d’Afrique. Je ne sais exactement le chiffre en kilomètres que comporte la zone s’étendant depuis le dernier bassin de Kinshassa jusqu’à l’extrémité de Léopoldville, où le barrage du Pool est le point terminus de cette énorme étendue, dont la pointe de Kalina est le centre, mais ce que j’ai pu cons-