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chasses et voyages au congo

Tanganpka des troupes allemandes qui l’occupaient, et fit flotter le drapeau tricolore sur le port où elle entra le 19 juillet.

Mais de même que sa glorieuse voisine, Kigoma a été attribuée à l’Angleterre par la Ligue des Nations, et la Belgique qui était en droit de revendiquer les territoires conquis par elle, dut se contenter du mandat qu’on lui déféra d’administrer le Ruanda Urundi, les fameux T. O. (territoires occupés).

Par compensation on lui accorda encore (Convention du 15 mars 1921) sur les quais de Kigoma et de Dar-es-Salam, deux emplacements qui par une singulière fiction de droit, sont réputés territoire belge, et qui constituent les ports francs par lesquels la Colonie peut évacuer en franchise de douane, tout son commerce tributaire de l’Océan Indien. C’est ainsi que nos bagages plombés avant l’arrivée à Dar-es-Salam, n’ont point passé par la douane britannique, mais ont été directement convoyés vers Kigoma où nous allons en reprendre la libre disposition, en nous rendant au quai, où une centaine de mètres carrés figurent la concession belge.

À part la gare qui est monumentale, et un hôtel assez somptueux (ex-Kaiserhof) dont une moitié sert de résidence au « District Commissioner », je n’ai vu à Kigoma que de rares habitations qui s’éparpillent au long d’une ou deux avenues ombragées et le quartier indigène où la population se compose surtout d’Arabes et d’Hindous. Mais dans les environs une visite s’impose : on ne peut passer à Kigoma sans aller saluer le « Manguier d’Ujiji », l’arbre célèbre qui fut témoin de la réunion de deux hommes dont le souvenir hante tous ceux qui pour la première fois mettent le pied au Congo : Livingstone et Stanley.

Nous voilà donc partis dans une espèce de char à bancs, et après une demi-heure de route poussiéreuse, nous arrivons à un gros bourg, habité presque exclusivement par des Arabes, et qui est composé d’un certain nombre de