Page:Maurois - Les Silences du colonel Bramble (Grasset 1918).djvu/118

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révérend Mac Ivor qui lui avaient fait dédaigner les charmes solides de trois négresses vierges ne craignaient rien des manœuvres d’une Putiphar de village.

Parker et O’Grady partageaient une grande chambre à l’estaminet des voyageurs. Ils appelaient le cabaretier et sa femme papa et maman ; Lucie et Berthe, les filles de la maison, leur enseignaient le français. Lucie avait six pieds de haut, elle était jolie, mince et blonde. Berthe était solide et singulièrement plaisante. Ces deux belles Flamandes, honnêtes sans pruderie, âpres au gain, dépourvues de culture mais non de finesse, faisaient l’admiration du major Parker.

Bien que leur père fût en train de gagner une fortune en vendant aux tommies de la bière anglaise fabriquée en France, elles ne pensaient même point à lui demander de l’argent pour leur toilette ou à faire travailler une servante à leur place.