tout simplement. Vous épouserez de riches fermiers ; vous serez très occupées par vos bestiaux et vos poules et vous nous oublierez tous.
— Se marier, c’est facile à dire, observa Berthe, mais il faut être deux… Et s’il n’y a plus assez de jeunes gens pour toutes les filles, nous pouvons très bien rester pour compte.
— Chacun en prendra plusieurs, dit Aurelle ; vous serez bien plus tranquilles… Avec un seul mari pour vous deux, vous aurez moitié moins d’ouvrage dans la maison.
— Je ne crois pas que j’aimerais, dit Lucie, qui avait de la délicatesse.
Mais le Padre, auquel le docteur venait de traduire traîtreusement les propos cyniques d’Aurelle, protesta avec indignation.
— Il vous sied bien de critiquer la polygamie, Padre. dit le docteur, relisez votre Bible.