Page:Maurois - Les Silences du colonel Bramble (Grasset 1918).djvu/162

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salle vitrée que le pas magistral et mesuré du général.

Un timbre très sourd crépita : un téléphoniste nota tranquillement un message sur une formule officielle rose :

« 5 h. 5, lut le général doucement, 10e brigade. Attaque lancée — tir de barrage ennemi peu efficace — violent feu de mitrailleuses. »

Puis il tendit le télégramme à un officier qui le piqua sur une longue aiguille.

— Transmettez au Corps, dit le général, et l’officier écrivit sur un papier blanc : « 5 h. 10 — 10e brigade rend compte comme suit — Attaque lancée — tir de barrage ennemi peu efficace — violent feu de mitrailleuses. »

Il enfila une copie au carbone sur une autre aiguille et tendit l’original au téléphoniste qui, à son tour, lut le message dans l’appareil.

Avec une lenteur inflexible et monotone, les télégrammes blancs et roses s’entassèrent.