Une brigade était dans la première ligne ennemie ; l’autre était arrêtée devant un nid bétonné de mitrailleuses. Le général la renforça avec des éléments de la 3e brigade, puis fit téléphoner plusieurs fois à l’artillerie pour qu’on détruisît cette boîte à pilules. Et tous ces ordres étaient inscrits sur des papiers blancs et roses ; un officier debout devant la carte géante faisait manœuvrer soigneusement des petits morceaux de carton de couleur, et cette agitation méthodique rappelait à Aurelle l’aspect d’une grande maison de banque à l’heure de la Bourse.
Vers six heures du matin, le chef d’état-major lui fit signe d’approcher et l’amenant devant une carte lui indiqua l’emplacement d’une batterie de 155 française et lui demanda d’aller voir l’officier pour qu’il détruisît à tout prix certain remblai de chemin de fer dans lequel une ou deux mitrailleuses s’obstinaient. Le téléphone ne fonctionnait plus.