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Page:Maurois - Les Silences du colonel Bramble (Grasset 1918).djvu/169

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aux pieds sans le savoir. » Mais déjà, autour de lui, on s’inquiétait du remplaçant.

Le soir, il alla au-devant des Lennox avec le régiment qui devait les relever. Le premier de ses amis qu’il trouva fut le docteur, qui travaillait dans un abri.

— Je crois que le régiment n’a pas fait de mauvaise besogne, dit-il… je n’ai pas encore vu le colonel, mais tous les hommes me disent qu’il a été merveilleux de courage et de présence d’esprit… Il paraît, messiou, que nous avons le record du nombre d’Allemands tués par un même homme… Private Kemble en a enfilé vingt-quatre… Ce n’est pas mal, n’est-ce pas ?

— Non, dit Aurelle, mais c’est horrible. Est-ce vous qui avez soigné Warburton, docteur ? je l’ai rencontré sur la route ; il a l’air bien malade.

— Fichu, dit le docteur, et son ami Gibbons